• Comment!

    Demander leur avis aux citoyens sur les questions qui les concernent? mais bien entendu que c'est de la démocratie, c'est l'essence même de la démocratie! Voire!

    Je ne parle pas ici du referendum local, celui du type "Notre Dame des Landes". Je parle du referendum national, celui qui a conduit à la sortie de l'UE du Royaume-Uni, mais aussi celui de 1958, celui sur Maastricht, celui qui se profile en Italie sur la réforme constitutionnelle, bref ceux où on demande aux citoyens de se positionner sur des questions dont on ne leur donne pas les tenants et les aboutissants et/ou qui dépassent largement leur connaissances politiques ou économiques.

    Avouez que c'est jouer avec le feu. Je ne suis pas en train de dire que les gens sont trop bêtes pour qu'on leur demande leur avis, je pense qu'il est déraisonnable de laisser à des citoyens de base, des décisions aussi importantes que celles concernées par les exemples cités plus haut.

    N'oublions pas que nous élisons des représentants, députés et/ou sénateurs en France. Ce sont eux qui devraient, logiquement, venir consulter et demander un mandat à leurs électeurs avant de se prononcer sur tel ou tel dossier. Au lieu de celà, ils appliquent des consignes de partis qui doivent davantage à l'intérêt électoral de leurs leaders respectifs qu'à l'intérêt général.

    En plus et c'est là la principale limite du referendum, les "campagnes électorales" dévient complètement du sujet. Tout débât national tourne au vote pour ou contre un gouvernement. Combien de britanniques ont voté réellement pour répondre à la question posée?

    En France il y a eu deux traditions vicieuses du referendum. Celle qui consistait justement à obtenir un plébiscite, on pose une question qui fait d'avance l'unanimité et on "endosse" la réponse comme un soutien populaire (très république démocratique d'autrefois...) ou pire encore on pose deux questions en même temps comme en 1958 avec la fin de la guerre d'Algérie et l'approbation de la Constitution de la Vème République (devinez le résultat) ou en 1969, sur la Régionalisation et la Réforme du Sénat. Bon d'accord en 1969 ça a raté! mais pourquoi? parce que M. De Gaulle avait eu la bonne idée (démocratique) d'annoncer qu'il liait son sort au résultat du vote. Les Français n'ont pas répondu à la question, ils ont souhaité un renouvellement de la classe politique de l'époque!

    Le referendum est donc un acte pseudo-démocratique, en tout cas tant que la démocratie n'est pas assez forte pour s'imposer comme fondement réel de la vie politique du pays. Je suis absolument contre le reniement absolu de la classe politique en tant que telle tant je crois que les mouvements populaires basculeront facilement dans l'absolutisme et le culte du gourou, voir en Italie avec le movement "5 stelle". Mais je pense également que nos démocraties occidentales sont à rénover en profondeur pour que les citoyens puissent réellement avoir la possibilité de faire prendre en compte leur volonté.

    Maintenant si Monsieur Renzi veut absolument assurer le succès de sa Réforme constitutionnelle,il serait peut-être plus judicieux qu'il annonce son départ, réforme faite, en cas d'approbation par les Italiens!


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  • 2 siècles après que le général Cambronne ait donné le mot de la fin à l'épopée imériale française et que l'Angleterre ait à nouveau réussi à abattre une hégémonie continentale, M. Cameron (clin d'oeil de l'Histoire) a probablement réussi à anéantir à lui tout seul le Royaume Uni.

    Pour gagner une élection M. Cameron n'a pas hésité en 2013 à proposer un referendum sur la sortie du RU de l'Union Européenne. Malgré des années d'exceptions successives concédées par les autres Etats membres, malgré le paquet de février 2016 qui non seulement ôte son sens à plusieurs politiques communautaires mais surtout ouvre la porte à des demandes identiques d'autres pays, malgré le rétro-pédalage désespéré de Cameron, malgré une pression sans pareil des tous les acteurs économiques et politiques occidentaux, le résultat était prévisible, les Anglais ont voté pour sortir.

    Cette nuit même, des organisations irlandaises ont demandé l'organisation d'un referendum sur la réunification de l'Irlande, donc la sortie de l'Irlande du Nord du Royaume-Uni. Très probablement l'Ecosse va faire de même. Si Paris valait bien une messe, pas sûr que le 10 Downing Street valait "this mess"!

    Cette claque à Cameron qui courageusement annonce sa démission, "après moi le déluge!",  après avoir créé cette nouvelle version de l'apprenti sorcier marque explicitement la médiocrité d'une classe politique (pas seulement britannique) prête à tout, y compris à sacrifier l'intérêt général de son pays, pour accéder et/ou pour rester au pouvoir.

    C'est la même chose en conséquence pour l'Europe. À cause de la frilosité, de la soumission aux sondages et aux lobbies de nos gouvernants, l'Europe a dérivé vers un marché ultralibéral. On a détruit les services publics, on a anéanti la sidérurgie et l'industrie lourde européenne, on a ouvert nos marchés sans réelles contreparties, on a livré notre technologie pour obtenir des commandes en trompe l'oeil avec pour résultat chez nous le chômage et la misère. Malgré cela, le pays chantre de cet ultralibéralisme, claque la porte et laisse derrière elle une Europe en décomposition avancée.

    Maintenant ce cataclysme (come nous l'annonçait les media) peut représenter une opportunité inespérée de second souffle pour l'Europe.

    Imaginons, 2017, la France prend l'initiative d'une Conférence à Paris, débouchant sur un nouveau Traité de Paris. Ceux qui veulent avancer vers une Europe politique de type fédérale s'engagent sur un calendrier précis, les autres se contentant d'un partenariat économique comme celui qui aurait dû être proposé en 2004 aux pays de l'est.

    Et là, pour rester en France, j'attends et j'espère de Monsieur Mélenchon qu'il clarifie sa position sur la question européenne. L'actuelle, moribonde sans vision, n'est certes pas séduisante, mais il ne doit pas jeter le bébé avec l'eau du bain. L'Europe est la seule chance pour nos concitoyens. Il doit s'engager en faveur d'une Europe politique, à vocation sociale, humaine, pacifique, écologique et se distancer clairement du discours démagogique et irresponsable de la Le Pen.

    Parce que c'est un autre enseignement du vote anglais. Nos politiciens aiment à flatter un orgueil national qui nie la réalité. Ni la France, ni le Royaume-Uni ne sont des grandes puissances au 21ème siècle. Militairement, ils ne sont que des auxiliaires des Américains, politiquement, ils n'existent plus sur la scène mondiale sauf quelques coups médiatiques sans influence sur la réalité des choses. Culturellement? là où l'Histoire met en évidence un héritage formidable indéniable. Héritage irrémédiablement gaspillé! nous sommes formatés "séries américaines, Mac-Do, Apple, I-Phone ou Play-stations".

    Bref, il serait temps de prendre conscience que nous ne sommes rien si nous ne parvenons pas à nous fédérer, à nous lier, à nous fondre dans un ensemble plus grand et plus puissant. Cet ensemble, il me paraît préférable de le créer nous-mêmes que d'attendre que M. Poutine nous l'offre à sa façon!


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  • Le 22 mars 2016, une explosion dans le métro Bruxellois faisait une vingtaine de morts et des dizaines de blessés. L'attentat a eu lieu peu après le départ de la rame de la station "Maelbeek" dans le quartier européen.

    J'ai eu beaucoup de chance d'être absent de Bruxelles ce jour-là, étant en vacances familiales en Italie, parce que Maelbeek est justement la station de métro la plus proche de mon lieu de travail.

    Des témoignages que j'ai pu entendre, un certain nombre de sauveteurs, y compris les médecins urgentistes, ont été choqués par le type de blessures que l'explosion avait provoquées.

    La station Maelbeek a été fermée plusieurs semaines. De nombreuses gerbes de fleurs et des messages, déposés devant l'entrée, ont témoigné longtemps de l'émotion ressentie. Puis la station a été rouverte et a retrouvé son activité habituelle.

    Je sais qu'on dit la vie reprend ses droits, il ne faut pas céder à la peur, etc. J'ai réussi à reprendre le métro, d'abord par nécessité, puis sans plus trop d'anxiété même si je pense que plus personne n'est tout à fait serein et détendu dans le métro de Bruxelles.

    Mais Maelbeek, non je n'y arrive pas! Je descends à la station précédente. Je pense que quelque part, je trouve indécent d'avoir tourné la page aussi vite. Je trouve, pour ma part, impossible d'utiliser une station qui a marqué l'arrêt final, injuste et brutal de la vie de tant de gens au moment où, comme moi, elles se rendaient simplement à leur travail, accompagnaient des enfants à l'école ou vaquaient à leur activité quotidienne.

    Est ce que ma réaction serait différente s'il s'était agi d'un accident? Je n'en sais rien, mais il est vrai que la nature abjecte de la cause de ces décès ajoute, selon moi et je ne suis pas croyant, au respect que l'on aurait dû apporter à ce lieu.

    Bien entendu chacun fait comme il veut, pour ma part, c'est certain, je ne retournerai pas à Maelbeek!

     

     


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