• Parmi les valeurs basiques de l'Union Européenne, la Démocratie semble être une évidence, surtout pour les Etats membres fondateurs. Et pourtant de plus en plus, sur ce critère qui peut nier qu'en 2013, de nombreuses interrogations surgissent. Pour ne parler que de ce que je connais bien, les situations française et italienne, il faut parfois se forcer pour continuer à parler de démocratie. Allons faire un petit tour.

    La Vème République française, voulue et dessinée pour et par De Gaulle a pour objectif premier d'assurer des majorités fortes et stables. C'est bien évidemment la leçon tirée de l'instabilité chronique de la IVème République où un gouvernement pouvait être constitué et renversé dans la même journée. Mais cet aspect, verrouillé par un système électoral qui neutralise les expressions minoritaires, ajoûté aux pouvoirs très forts conférés au Président ont considérablement affaibli les aspects "normaux" d'une démocratie, à savoir en premier lieu la capacité du Parlement à débattre et à représenter le peuple. Si la majorité parlementaire se trouve réduite au rôle d'assise du gouvernement, lequel n'est que le bras "ouvrier" du Président, on voit que la hiérarchie "démocratique" est pratiquement inversé.

    Alors quand, au lieu d'être un Chef d'Etat animé d'une vision politique de l'intérêt supérieur du pays, le Président n'est préoccupé que de sa réélection, on vit ce qui se passe depuis trop longtemps déjà en France, le renoncement aux réformes profondes qui permettent à un pays de s'adapter en temps utile au nouvel environnement économicosocial, la capitulation devant le blocage systématique par des lobbies corporatistes de toute tentative même timide de changement et finalement une attention permanente aux sondages et autre enquêtes d'opinion.

    Dans cette situation crispée, les puissants se constituent en clans qui ajoutent eux-mêmes au blocage des institutions, créant un sentiment de plus en plus diffus d'injustice, d'impunité et finalement du fameux "tous pourris" qui fait le lit des populistes.

    Si la situation n'est pas très satisfaisante en France que dire de la grande soeur transalpine. Là, il n'y a qu'un mot, c'est le b. et ce n'est pas une allusion aux moeurs dissolues d'un ex-premier ministre.

    En Italie, tout est faible et médiocre sauf une Constitution qui semble être un modèle, certains cercles économico-politiques et le crime organisé. Peu de sens de l'Etat que ce soit chez les citoyens ou même chez les agents ou responsables de l'Etat. La Justice a peu à peu été dépouillé de ses prérogatives et de sa capacité d'agir. Pensez par exemple qu'en Italie, la prescription continue à courir même pendant les procès! L'état est ruiné par une administration pléthorique et pratiquement pas contrôlée. Le conflit d'intérêt qui, dans un pays normal, empêche de combiner rôle politique et empire de Presse, est un sujet de rigolade. Le Parlement et le Sénat sont à égalité de pouvoir et donc les Lois connaissent un circuit d'approbation extrêmement long et sortent tellement affaiblies qu'elles deviennent inapplicables ou sans intérêt. Le système électoral actuel, listes bloquées, nie toute relation entre les citoyens et les Députés et transforme les élus en débiteurs serviles des chefs de partis. Les Régions, comme en France sont devenues elles aussi des usines à gaspillage.

    Et il est intéressant de voir que la démocratie est malade en France d'un excès de concentration de pouvoir et en Italie de l'exact inverse.

    En Italie, même exclure un élu, condamné, est dificile, c'est dire la vivacité de la vie démocratique et surtout le respect du pouvoir judiciaire....

    Heureusement, il existe encore quelques contrepouvoirs, quelques journalistes et quelques magistrats courageux. Mais ce qui est frappant est la passivité des citoyens, leur désinformation totale (au sens de propagande et de désintérêt pour la politique) et pourtant tout est là pour se révolter des 20 ans non encore finis de présence de Berlusconi à la tête de l'Italie, les révélations sur des négociations Etat-mafia, il y a une vingtaine d'année, les détournements de fonds infinis, l'évasion fiscale, etc, etc...

    Deux Etats membres fondateurs aussi malades, avec tous les deux un fort courant populiste anti-européen qui prolifère sur les incapacités de l'Etat à réduire la misère et les inégalités, c'est grave Docteur. Mais malheureusement, pour le moment rien ne laisse espérer un changement de trajectoire!








    votre commentaire
  • Dans un autre article du blog, vous pouvez lire que j'apprécie beaucoup les romans de Maxime Chattam, en particulier ceux de la saga "Autre Monde".

    Autre Monde est l'histoire de survivants d'un cataclysme "regénérateur" que la Nature a décidé d'opérer en réponse aux trop nombreux excès commis par l'homme. La Nature, en quelque sorte, impose un "reset" à l'Humanité qui sort très largement transformée d'une tempête planétaire.

    Des animaux étranges, des adultes mutants et sans mémoire, des enfants obligés d'apprendre à survivre et à se défendre seuls dans un environnement hostile, même si certains d'entre eux ont vu, au contraire, leurs caractéristiques physiques amplifiées.

    Bref un roman d'anticipation écologique, parfois malgré tout très réaliste, surtout lorsque l'auteur exprime le ressentiment de la Nature envers l'homme. 

    Ce qui vient de se passer en Sardaigne n'est qu'une nouvelle manifestation du désordre climatique et écologique que nous avons réussi à créer en moins de 200 ans d'industrie et de vie moderne.

    Je voudrais souligner deux aspects: le premier est la multiplication alarmante de ces phénomènes excessifs, délocalisés (aucune zone n'est à l'abri) et face auxquels nous ne sommes absolument pas de taille, ni d'ailleurs préparés. Le second concerne l'hypocrisie de l'information. Le cyclone de Sardaigne est causée par une température élevée de la Méditerranée. Désinformation aussi flagrante que lorsqu'on vous demande d'abaisser votre vitesse à cause du taux d'ozone dû au manque de vent.

    Si la Méditerranée est trop chaude, c'est bien à cause de l'activité humaine soit directement, soit indirectement avec l'élévation générale et inexorable des températures de la Terre. Si le taux d'ozone est trop élevé, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de vent, mais bien parce qu'il y a trop de voitures, trop de camions et trop de rejets d'usines.

    Comment sensibiliser les populations si la cause est sans cesse masquée? Tous les jours chacun d'entre nous peut voir ces files de voitures qui avancent au pas avec à bord une personne. Tous les jours on peut assister au défilé des camions sur les routes et autoroutes.

    Quand aura t-on enfin le courage de prendre des décisions fortes et de s'attaquer à la racine du problème au nom de l'état de la Planète que nous allons laisser à nos enfants?

    C'est d'autant plus urgent que si nous avons été capables d'introduire ces bouleversements en très peu de temps, il en faudra beaucoup pour remettre les éléments en place. Et si nous ne faisons rien, le monde de nos enfants ou de nos petits-enfants sera vraiment un Autre Monde....

     


    votre commentaire
  • J'habite à Bruxelles depuis près de 5 ans dans un quartier considéré comme résidentiel bourgeois. Pas le 16ème arrondissement de Paris mais pour Bruxelles, une zone de vie plutôt enviée.

    La station de métro la plus proche est à 500m, la ligne traverse le quartier européen (environ 25000 postes de travail) et s'enfonce ensuite dans le centre de Bruxelles. Bref, une ligne de transport en commun stratégique et qui devrait faire l'objet d'un soin particulier dans l'environnement saturé de voitures d'une ville qui se proclame pourtant capitale verte de l'Europe.

    Et ben, si c'est ça le traitement particulier mieux vaut s'en passer. Retards et incidents quasi permanents, matériel vétuste, fréquence détestable.

    Sur ce dernier point en particulier, soit certaines personnes n'ont jamais entendu parler du concept d'heures de pointe, soit ils font exprès. Ensuite, est-ce possible en 2013, qu'une société de transport en commun n'ait pas encore compris que les vacances scolaires concernent surtout les enfants et que certains travailleurs n'apprécient que modérément des attentes de 8mn entre 2 rames qui arrivent évidemment bondées.

    D'ailleurs, pourquoi se priver de ces périodes pour au contraire améliorer le service et ainsi peut-être gagner de nouveaux clients? Ce serait au moins aussi efficace que ces campagnes de publicité débilitantes, même si quasiment inaudibles, rabachées tout au long de la journée.  

    Un bon point, les travaux facilitant l'accès aux stations par un ascenseur. Dommage qu'à Bruxelles, s'il est maintenant plus facile de parvenir jusqu'au quai, pouvoir entrer dans une rame et surtout voyager confortablement reste toujours hypothétique.

    Ce matin par exemple, à part qu'il n'y avait personne sur le toit, le métro ressemblait davantage à un train indien qu'à ce qu'on peut attendre d'une capitale moderne et riche de l'Union européenne.

    Mais "nous faisons le maximum pour rétablir le trafic normal", non, s'il vous plait pas le normal, celui qui fonctionne! 


    votre commentaire
  • Du mythe de la caverne à l'audimat.Il y a quelques jours, un de mes enfants devaient étudier les Grecs anciens et faire une recherche sur un grand philosophe. Il avait choisi Platon et donc nous sommes partis à la pêche d'informations sur cet homme illustre.

    Parmi ce que nous avons trouvé, j'ai redécouvert avec plaisir le mythe de la caverne qui était enfoui quelquepart dans ma mémoire.

    Cette fois-ci ce texte m'a encore plus fortement interpellé. En effet, Platon, au 4ème siècle avant JC, avait non seulement eu l'intuition d'un comportement "éternel" de l'homme mais a su le concevoir et le décrire. Mais ce qui est encore plus fort et que, si sa description d'un homme transformé par la connaissance reste très optimiste voire utopique, son concept de caverne dans lequel des hommes maintenus immobiles absorbent comme réelles des images projetées devant eux, correspond tout à fait aux sociétés des millénaires suivants jusqu'au présent.

    Platon a imaginé une Cité idéale basée sur la Justice et sur l'amour de la connaissance, qui reste toujours à réaliser (!) mais par contre la caverne est bien le sort du plus grand nombre depuis que le monde est monde.Du mythe de la caverne à l'audimat.

    Au "panem et circenses" des Romains, du pain et des jeux pour que le peuple se tienne tranquille, a succédé l'Inquisition qui veilllait au grain pour qu'aucun dogme ne soit remis en cause puis plus tard avec l'invention de la télévision et surtout de son omniprésence crétinisante, tout est toujours pareil, abrutir et amuser les foules pour leur éviter de réfléchir et le pire, c'est que 2500 ans après Platon ça marche encore! Vive l'audimat de la médiocrité.

    Les dégâts sont pourtant évidents et la différence avec les époques précédentes, c'est que nous pouvons le réaliser et le vérifier. Des modes et comportements universels qui nivellent les différences culturelles, une perte de la capacité de réfléchir et de réagir sauf à travers des organisations d'apparence libertaires mais au contraire strictement contrôlées et "contrôlantes", et finalement un appauvrissement intellectuel général jusqu'à accepter une classe politique médiocre et plus intéressée à ses propres intérêts qu'à ceux de la comunauté.

    Et dire que quand "1984" est sorti, les critiques voulaient y voir une description du monde communiste. "L'ignorance c'est la force" est bien au contraire le fil conducteur de TOUS les pouvoirs. 

    Finalement on peut presque prétendre que notre siècle, avec toute sa technologie, avec toute la connaissance accumulée, avec Internet est le stade suprême de la caverne. (Stade suprême est optimiste parce que cela sous-entend que le phénomène va s'inverser, et cela reste à prouver.

    En tout cas, si Platon revenait sur Terre, sa déception serait à la hauteur de ses espoirs d'un homme bon parce que savant. Et ça, comme on dit en 2013, ça fout les boules!


    votre commentaire
  • Dans quelques mois auront lieu les élections européennes. Ces élections, en France dumoins, ont toujours servi à quoi elles ne devraient pas, à mesurer la popularité du gouvernement en place. Or cette fois la situation est grave!

    La situation est grave parce que tant le gouvernement socialiste à la tête du pays que l'Europe actuelle ont une côte de popularité extrêmement basse et effectivement il y a de bonnes raisons pour cela!

    Les Socialistes au pouvoir, comme à chaque fois, tournent le dos à leurs engagements généreux (bientôt le 75%) et reprennent à leur compte une politique libérale qui a fait de la casse sociale, de la progression de la pauvreté et du recul des droits du travail, son principaux résultats.

    L'Europe, c'est pas mieux! Depuis 2004 et, pour moi, c'est Mitterrand qui a tué le rêve de Monnet au nom d'une soi-disant obligation morale vis-à-vis des pays de l'est, en acceptant un élargissement hâtif alors que l'Europe n'était encore pas politiquement structurée, tout est à l'arrêt ou pire recule!

    C'est donc normal et d'être en colère contre le gouvernement et de ne pas se sentir entrainé par un projet européen qu'on ne voit pas et qu'on accuse de tous les maux.

    Mais attention et surtout attention vous les jeunes! Le premier acquis de l'Europe, et vous ne le mesurez pas parce que pour vous et peut-être vos parents, c'est normal, le premier acquis donc, c'est la paix! 70 ans de paix entre la France et l'Allemagne ou leurs équivalents au fil des siècles, cela ne s'est jamais produit!

    D'un autre côté, le risque est grand que les électeurs désertent les urnes et donc que les plus motivés, les anti-europe de Le Pen et consorts fassent un score élevé. Imaginez un Parlement européen qui est aujourd'hui le seul rempart (on n'est pas toujours content de ses choix) des peuples contre les gouvernements et contre les lobbies, avec un puissant groupe fasciste-raciste-xénophobe. Ce serait vraiment le début de la fin.

    Votez pour l'extrême droite, c'est de toute façon, pour la classe moyenne, se tirer une balle dans le pied (voire pire). Une fois au pouvoir, c'est la fin des libertés, la brutalité policière, le flicage complet. Désavouer Hollande à ce prix là! moi jamais!

    Et c'est votre avenir que vous allez jouer en 2014, vos plus belles années de vie, celles de vos enfants! Réflechissez et mobilisez vous pour empêcher les imbéciles, les beaufs, les vieux apeurés de vous voler votre avenir qui ne peut passer que par une Europe politique, fédérale et centrée sur l'Homme!


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique