• Je suis un des 120000 privilégiés qui ont obtenu un ticket pour assister à la reconstitution de la bataille de Waterloo à l'occasion de son bicentenaire.

    Privilégié? je me le demande vraiment tant je suis sorti, déçu et même avec le sentiment de m'être fait avoir. Et à entendre les spectateurs qui partageaient ma Tribune et à voir le nombre de ceux qui ont quitté avant la fin, je ne suis pas le seul à être déçu!

    Le billet valait 58 euros, les meilleures places à part les VIP. Mais de la Tribune O, celle qui m'avait été attribuée, on ne pouvait voir qu'une partie réduite du champ de bataille, à cause du relief du terrain. Un peu comme si vous preniez une loge pour une finale de la Champions' League et que vous ne voyiez qu'un but!

    Waterloo, très très morne plaine!

    Mais ce n'est pas tout, cette reconstitution annoncée comme la plus grande jamais réalisée en Europe avec un peu moins de 6000 figurants (pour près de 200 000 combattants en 1815) n'a jamais su créer d'atmosphère. Carmina Burana pour commencer (quel rapport?), un peu de cornemuse pour souligner l'arrivée des Anglais, un commentateur en français complètement à côté de l'évènement et la répétition partielle (et apparemment différente) des commentaires en anglais et en flamand (Belgique oblige) qui cassait complètement le peu de rythme de l'ensemble.

    Les mouvements "connus" des troupes, la suite des évènements, les charges folles se traduisaient confusément par des déplacements de quelques figurants dont personne ne savaient à quel corps ils appartenaient.

    300 pauvres cavaliers peinaient à représenter les charges désespérées des 10000 cavaliers de Ney, les charges anglaises sont passées inaperçues ainsi que l'arrivée des Prussiens et finalement l'attaque de la Garde. Bof! Un bien piètre résultat pour un évènement annoncé avec autant d'emphase!

    Je ne peux pas terminer cette réaction sans évoquer un passage du commentateur français parlant de Wellington. Wellington aurait, d'après lui, battu tous les Maréchaux de l'Empire en Espagne.

    Selon mes informations (!), les Maréchaux se sont largement battus tous seuls, ce qui n'a pas empêché Masséna de rejeter pratiquement Wellington dans ses bateaux et Soult de le battre à plusieurs reprises. Les Anglais montrant à plusieurs reprises que la notion d'alliance (les Espagnols et les Portugais) ne valait pas grand chose à leurs yeux quand le sort de l'armée britannique est en jeu! (du Dunkerque avant la lettre).

    Ce n'est finalement que lorsque Napoléon a dégarni largement les troupes présentes en Espagne (pour la campagne de Russie et surtout pour les campagnes de 1814) que Wellington, disposant de forces alors largement supérieures en nombre, a réussi à rejeter Soult en France et à l'obliger à retraiter.

    Pour en revenir à Waterloo 2015, cette soirée restera un raté complet pour moi que je regretterai d'autant plus que j'attendais depuis longtemps d'y assister. 

    Je n'espérais pas voir les Français gagner (quoique...) mais je continue à penser que cette bataille, pas sa signification, par sa férocité, par ses conséquences valait mieux qu'une célébration au rabais. Finalement M. Hollande a bien fait de ne pas venir. Il y a en France de nombreux "son et lumière", moins ambitieux, qui vous entrainent davantage dans l'émotion que ce spectacle qui n'a jamais réussi à trouver sa véritable dimension!

     

     


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  • Je m'étais promis de ne plus réagir à chaud et j'ai tenu... un certain temps mais le billet de notre ami Michel Hallet dans le "petit journal" de la Librairie des Inconnus du 11 juin me pousse à sortir de ma retraite et de ma retenue!


    Qu'on ne soit pas emballé par la classe politique actuelle et qu'on ait bien du mal à trouver qui est à même de représenter correctement (honnêtement) ses propres idées ou même l'idée que l'on se fait de l'intérêt général du pays est une chose, que pour autant on soit fier de ne pas voter me paraît par contre une toute autre affaire.

    Rappelons nous que le droit de vote pour tous n'est pas si vieux. Pendant des siècles, la naissance ou le droit divin du Roi servait de Loi, pendant des dizaines d'années ensuite, la République s'est accommodée d'un système censitaire (seuls les riches votaient) et donc ce n'est guère que depuis un peu plus de cent ans que nous sommes régulièrement appelés à exprimer nos choix de représentants.
    Car finalement c'est bien de cela qu'il s'agit. Voter ou ne pas voter, c'est essayer de se faire représenter ou y renoncer.

    On peut légitimement ne pas être content de la première option, la seconde me paraît pire encore! Premièrement on confie à d'autres les clés des responsabilités, locales et nationales et surtout on permet que des "majorités" minoritaires voire très minoritaires accèdent au pouvoir et mettent en œuvre des programmes nauséabonds.

    Quand le FN gagne quelque part avec 35% des voix (triangulaire par exemple), ce ne sont au final que 35% des 50% qui ont voté! Joli résultat dont on peut vraiment être fier!

    Je ne reprends pas l'argument selon lequel, le droit de vote est une particularité de nos démocraties occidentales et que beaucoup de pays et de citoyens en rêvent dans le monde.

    Je trouve simplement qu'en 2 jours, s'étonner, comme il l'a fait, que notre jeunesse ait sacrifié le fond à la forme et à l'apparence et le lendemain revendiquer son refus de voter, me paraît totalement incohérent!

    Il est vrai que comme disait Coluche "Si les élections servaient vraiment, ça fait bien longtemps qu'ils les auraient supprimées!" En l'occurrence elles sont toujours là et comme dit de son côté, Guy Bedos "la Liberté ne s'use que si on ne s'en sert pas!"

    Pour ma part, je ne vote pas toujours pour quelqu'un ou pour des idées mais de plus en plus souvent contre, bien entendu contre les fachos, jongleurs des haines et des peurs, toujours prompts à manipuler les esprits simples, étroits et sans mémoire! Mon bulletin de vote sera toujours en travers de leur route, du moins tant que nous aurons réussir à conserver le droit de voter!


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  • Comment a t-on pu conseiller à M. Hollande de s'infliger et à travers lui, à notre pays, un tel camouflet diplomatique et médiatique.

    Bien entendu les Anglais ricanent, eux qui considèrent notre presque victoire de Waterloo comme la leur, alors que tout le monde sait, enfin en France, que Napoléon allait les battre quand les Prussiens nous ont lâchement agressés par surprise.

    On pourrait voir et célébrer (enfin pas en France) cette bataille comme le passage d'une époque à une autre. L'épopée sanglante de l'Empire terminée une bonne fois pour toutes, les Anglais en face de nos fusils pour la dernière fois, les cosaques qui rentrent chez eux...tout cela ne se serait pas passé si Napoléon, une fois de plus avait donné une leçon de stratégie militaire aux ennemis de la Nation!

    Bien sûr, tout n'est pas devenu rose au lendemain du 18 juin 1815. La Belgique, en particulier, jouera encore son rôle de terrain de jeu des grandes puissances à deux reprises. Les Prussiens devenus Allemands essayeront à ces mêmes deux reprises de nous refaire le coup de l'Europe "unie" de Brest à l'Oural après s'être arrêtés à Paris en 1870. Les Russes ne sont pas encore venus mais parfois on a l'impression qu'ils pourraient bien nous offrir du nouveau à l'ouest.

    Redevenons sérieux. À l'occasion de ce bicentenaire, la France s'illustre donc par deux attitudes aussi stupides que ridicules, un véto contre l'initiative belge de frapper une pièce commémorative de 2 euros, est-ce pour cela qu'ils ont tenu à battre nos footballeurs exilés millionnaires? et le boycott de la cérémonie. 

    Bref, va pour le débarquement, c'est sur nos plages même si on n'y était pas ou presque, mais là en Belgique venir célébrer l'anniversaire de la victoire de nos ennemis héréditaires sur "notre" Empereur à tous, faut pas pousser quand même!

    Finalement je le comprends notre François national. Tout d'abord, même si l'Empire a disparu, la France vit dans un Régime à elle, une République monarchique, qui n'a eu qu'à remplacer le manteau d'Hermine et d'Or de l'Empereur des Français par le "queue de pie" du Président de tous les Français! Ensuite, des victoires sur l'Anglais, on en a plein, tiens Bouvines, ça on commémore sans problème!

    Et puis le 18 juin, c'est déjà booké depuis 75 ans! De Gaulle a (peut-être volontairement) attendu le 18 juin pour lancer de Londres (même Napoléon n'avait pas réussi à y aller) son appel à la poursuite du combat contre le boche! Ta ta ta ta, les Français parlent aux Français (le reste...)

    Je suis certain qu'il a toujours évité de passer par Trafalgar Square et surtout par Waterloo Station!

    Donc M. Hollande il va certainement courir à Colombey, ou se contenter peut-être de l'Arc de triomphe, vous savez celui qui mentionne toutes les victoires de l'Empire ;) et là, entre nous, on va pouvoir parler de ce qu'on aime, la Résistance, la France debout, Leclerc, allez on est sympa, on vous laisse entre vous à Waterloo, notre presque victoire!


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  • Comme chacun sait, Israël est un Etat fondé en 1948 sur un territoire, la Palestine qui abrite les lieux "saints" des 3 religions monothéistes.

    Dès sa naissance Israël a évolué dans un contexte très particulier de violence et de rapports de force permanents, de relations internationales majoritairement difficiles, de développement économique et technologique poussés et de montée en en puissance de l'influence religieuse.

    Si l'on se replace un instant en 1948, la perspective offerte non seulement aux survivants de l'holocauste et à toutes les victimes de l'antisémitisme dans le monde mais aussi à tous les juifs qui le désiraient de rejoindre un pays où ils pourraient vivre en paix et selon leur foi, a provoqué un enthousiasme fondateur qui mêlait la détermination à défendre jusqu'au bout ce territoire "promis", la volonté de le construire et de le développer quels que soient les efforts à fournir et, au moins dans l'esprit de certains, à le gérer sur un modèle novateur, démocratique et égalitaire.

    En 2015, Israël est toujours là et en soi c'est une bonne nouvelle. Ce qui n'est pas une bonne nouvelle, surtout pour ceux qui avaient ou ont encore de la sympathie pour la démarche d'origine, c'est l'évolution de la politique de ce pays.

    Israël a raté plusieurs occasions de tourner la page de la violence, notamment dans les années 80, et si les menaces n'ont jamais vraiment cessé, le courage et surtout la volonté de garder comme objectif unique, la paix et la sécurité (ensemble) du pays auraient dû conduire les responsables politique du pays à faire les choix inverses de ceux qui ont été faits et qui sont poursuivis actuellement.

    Rien que le fait que de nombreux analystes puissent associer maintenant Israël à la notion d'apartheid signe l'échec de ces 60 ans d'existence et surtout pose la question de sa survie davantage que la force militaires de ces voisins arabes.

    J'aime à répéter cette phrase d'Isaac Asimov "la violence est le dernier refuge de l'incompétence". La violence peut prendre diverses formes, des hôpitaux, des écoles, des maisons détruites systématiquement, des Lois qui obligent une partie de la population à vivre au rabais, des murs qu'on érige, le mépris des croyances différentes...

    Je souhaite à Israël de pouvoir rapidement changer de route et de stratégie pour que tous les habitants du pays puissent avoir un jour une chance de vivre en paix et en harmonie. On en est loin mais il est encourageant de voir et d'entendre de plus en plus de voix juives appeler à ce changement de route!


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  • À Bruxelles comme un peu partout, la modernité et la lutte contre l'engorgement des villes par les voitures se combinent pour voir dans le développement de l'usage du vélo, un moyen de retrouver des "villes à vivre". Les entreprises de location se frottent les mains, elles sont autorisées à multiplier les sites de leurs bornes.

    Mais est-ce un vrai progrès, je veux dire un progrès dans la convivialité ou dans la sécurité?

    On dirait que tout est fait pour ne pas rester à l'écart d'une mode mais à l'économie, sans prendre les mesures qui seraient nécessaires pour que cette démarche soit gagnante pour tout le monde.

    Par exemple, beaucoup de pistes cyclables sont de simples couloirs peints qui n'offrent aucune protection au cycliste obligé de se faufiler entre les voitures en stationnement, celles qui manœuvrent et celles qui circulent. Un point particulier au génie qui a eu l'idée d'autoriser les vélos à remonter en sens interdit les voies en sens unique. Que ce soit pour un automobiliste ou, a fortiori pour un piéton qui traverse, le danger d'un vélo arrivant silencieusement de là où on ne l'attend pas me paraît incroyablement sous évalué.

    Mais la véritable victime de cette nouvelle politique, c'est bien le piéton! À Bruxelles, ce sont souvent les trottoirs qui ont été partagés. Une bande est allouée aux vélos, l'autre partie aux piétons. Rien de bien tragique me direz-vous! Je vous donne rendez-vous Rue de la Loi par exemple!

    Vous y verrez, des cyclistes qui arpentent cette bande d'un mètre de large à des vitesses vertigineuses, en tenue de sport, se doublant et en tout cas dépassant facilement celui qui a fait du vélo en ville, un moyen de déplacement commode et paisible, loin de ces compétiteurs écervelés échappés du vélodrome. Que ce soit à cause de ces dépassements, que ce soit à cause de l'inattention du piéton, étranger au quartier, obligé de s'écarter pour des travaux, pour éviter un groupe, un parapluie déployé ou que ce soit à l'occasion d'une traversée de la chaussée (les pistes cyclables ne sont pas concernées par les feux), le piéton risque sa vie en permanence à cause de personnes qui, oubliant qu'elles étaient naguère les victimes trop fréquentes de l'incivisme des automobilistes, ont adopté vis-à-vis du piéton, le même comportement vulgaire, arrogant, irrespectueux et dangereux.

    Bref, sur la base de mon expérience quotidienne, je l'affirme au risque de déclencher ici un ras de marée de réactions indignées, le vélo n'est pas du tout l'avenir du piéton mais bien un obstacle de plus sur la route de ceux qui optent pour le moyen de déplacement le plus tranquille, le plus pacifique et le plus économique qui soit, la marche à pied.


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