• 2 siècles après que le général Cambronne ait donné le mot de la fin à l'épopée imériale française et que l'Angleterre ait à nouveau réussi à abattre une hégémonie continentale, M. Cameron (clin d'oeil de l'Histoire) a probablement réussi à anéantir à lui tout seul le Royaume Uni.

    Pour gagner une élection M. Cameron n'a pas hésité en 2013 à proposer un referendum sur la sortie du RU de l'Union Européenne. Malgré des années d'exceptions successives concédées par les autres Etats membres, malgré le paquet de février 2016 qui non seulement ôte son sens à plusieurs politiques communautaires mais surtout ouvre la porte à des demandes identiques d'autres pays, malgré le rétro-pédalage désespéré de Cameron, malgré une pression sans pareil des tous les acteurs économiques et politiques occidentaux, le résultat était prévisible, les Anglais ont voté pour sortir.

    Cette nuit même, des organisations irlandaises ont demandé l'organisation d'un referendum sur la réunification de l'Irlande, donc la sortie de l'Irlande du Nord du Royaume-Uni. Très probablement l'Ecosse va faire de même. Si Paris valait bien une messe, pas sûr que le 10 Downing Street valait "this mess"!

    Cette claque à Cameron qui courageusement annonce sa démission, "après moi le déluge!",  après avoir créé cette nouvelle version de l'apprenti sorcier marque explicitement la médiocrité d'une classe politique (pas seulement britannique) prête à tout, y compris à sacrifier l'intérêt général de son pays, pour accéder et/ou pour rester au pouvoir.

    C'est la même chose en conséquence pour l'Europe. À cause de la frilosité, de la soumission aux sondages et aux lobbies de nos gouvernants, l'Europe a dérivé vers un marché ultralibéral. On a détruit les services publics, on a anéanti la sidérurgie et l'industrie lourde européenne, on a ouvert nos marchés sans réelles contreparties, on a livré notre technologie pour obtenir des commandes en trompe l'oeil avec pour résultat chez nous le chômage et la misère. Malgré cela, le pays chantre de cet ultralibéralisme, claque la porte et laisse derrière elle une Europe en décomposition avancée.

    Maintenant ce cataclysme (come nous l'annonçait les media) peut représenter une opportunité inespérée de second souffle pour l'Europe.

    Imaginons, 2017, la France prend l'initiative d'une Conférence à Paris, débouchant sur un nouveau Traité de Paris. Ceux qui veulent avancer vers une Europe politique de type fédérale s'engagent sur un calendrier précis, les autres se contentant d'un partenariat économique comme celui qui aurait dû être proposé en 2004 aux pays de l'est.

    Et là, pour rester en France, j'attends et j'espère de Monsieur Mélenchon qu'il clarifie sa position sur la question européenne. L'actuelle, moribonde sans vision, n'est certes pas séduisante, mais il ne doit pas jeter le bébé avec l'eau du bain. L'Europe est la seule chance pour nos concitoyens. Il doit s'engager en faveur d'une Europe politique, à vocation sociale, humaine, pacifique, écologique et se distancer clairement du discours démagogique et irresponsable de la Le Pen.

    Parce que c'est un autre enseignement du vote anglais. Nos politiciens aiment à flatter un orgueil national qui nie la réalité. Ni la France, ni le Royaume-Uni ne sont des grandes puissances au 21ème siècle. Militairement, ils ne sont que des auxiliaires des Américains, politiquement, ils n'existent plus sur la scène mondiale sauf quelques coups médiatiques sans influence sur la réalité des choses. Culturellement? là où l'Histoire met en évidence un héritage formidable indéniable. Héritage irrémédiablement gaspillé! nous sommes formatés "séries américaines, Mac-Do, Apple, I-Phone ou Play-stations".

    Bref, il serait temps de prendre conscience que nous ne sommes rien si nous ne parvenons pas à nous fédérer, à nous lier, à nous fondre dans un ensemble plus grand et plus puissant. Cet ensemble, il me paraît préférable de le créer nous-mêmes que d'attendre que M. Poutine nous l'offre à sa façon!


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  • Le 22 mars 2016, une explosion dans le métro Bruxellois faisait une vingtaine de morts et des dizaines de blessés. L'attentat a eu lieu peu après le départ de la rame de la station "Maelbeek" dans le quartier européen.

    J'ai eu beaucoup de chance d'être absent de Bruxelles ce jour-là, étant en vacances familiales en Italie, parce que Maelbeek est justement la station de métro la plus proche de mon lieu de travail.

    Des témoignages que j'ai pu entendre, un certain nombre de sauveteurs, y compris les médecins urgentistes, ont été choqués par le type de blessures que l'explosion avait provoquées.

    La station Maelbeek a été fermée plusieurs semaines. De nombreuses gerbes de fleurs et des messages, déposés devant l'entrée, ont témoigné longtemps de l'émotion ressentie. Puis la station a été rouverte et a retrouvé son activité habituelle.

    Je sais qu'on dit la vie reprend ses droits, il ne faut pas céder à la peur, etc. J'ai réussi à reprendre le métro, d'abord par nécessité, puis sans plus trop d'anxiété même si je pense que plus personne n'est tout à fait serein et détendu dans le métro de Bruxelles.

    Mais Maelbeek, non je n'y arrive pas! Je descends à la station précédente. Je pense que quelque part, je trouve indécent d'avoir tourné la page aussi vite. Je trouve, pour ma part, impossible d'utiliser une station qui a marqué l'arrêt final, injuste et brutal de la vie de tant de gens au moment où, comme moi, elles se rendaient simplement à leur travail, accompagnaient des enfants à l'école ou vaquaient à leur activité quotidienne.

    Est ce que ma réaction serait différente s'il s'était agi d'un accident? Je n'en sais rien, mais il est vrai que la nature abjecte de la cause de ces décès ajoute, selon moi et je ne suis pas croyant, au respect que l'on aurait dû apporter à ce lieu.

    Bien entendu chacun fait comme il veut, pour ma part, c'est certain, je ne retournerai pas à Maelbeek!

     

     


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  • Depuis plusieurs semaines, la France traverse une zone de turbulences, à savoir de forte contestation d'un projet de Loi, vu par les uns comme une réforme nécessaire et par les autres comme une régression supplémentaire du droit du Travail et une remise en cause de ce qui reste de la protection des travailleurs.

    Je n'ai pas lu la Loi et il me suffit qu'elle soit inspirée par la logique libérale qui ravage nos économies et nos sociétés depuis 30 ans. Elle s'inscrit dans la logique du déséquilibre des rapports de force entre l'employeur et l'employé. Plus le patron est libre, plus il pourra créer, embaucher, produire, etc.. vous connaissez le refrain, et pour que le patron soit libre, il faut que l'employé soit le plus "nu" possible, sans droit, sans protection et sans même prétention étant l'objectif final!

    Passons sur le fait que ce soit un gouvernement de gauche qui ait proposé cette Loi, de toute façon, ce n'est plus Paris qui décide dans ce domaine depuis bien longtemps, il faut aller chercher les "dicteurs" (je n'ai pas écrit dictateurs) à Bruxelles et surtout à Berlin!

    Non, le sujet de mon article est la capacité de rebellion d'un peuple. Sa capacité et sa volonté de dire "stop" et de prendre des risques élevés pour exprimer sa volonté.

    Je parlais hier soir avec un ami congolais. Même si la RDC est encore loin de la démocratie, il me disait que ce qui l'impressionne à chaque fois qu'il va à Kinshasa, c'est le détermination du peuple congolais à se dresser contre les tentatives du Président de se maintenir au pouvoir au-delà de ce que lui autorise la Constitution. Il voit cela comme une révolution pour un peuple très pauvre (même si le pays est immensément riche de matières premières), très surveillé et qui sait d'avance ce que signifiera un mouvement populaire d'ampleur en termes de violence et de morts.

    Les gens n'ont plus peur, ils ont compris qu'au delà de leur propre existence individuelle, il y a un intérêt général supérieur dont la préservation influera directement sur la vie de leurs enfants.

    Je reviens à la France. Combien de critiques de ce mouvement d'opposition. Combien de critiques contre la CGT. Je ne suis pas dupe, la CGT a d'autres objectifs que celui de défendre les travailleurs mais quand même, au bout du compte, ces ouvriers, ces adolescents, ces parents qui manifestent jours et nuits depuis des semaines, sont-ils des adversaires ou au contraire des "résistants" qu'il faudrait soutenir et rejoindre?

    Qu'en sera t-il du droit du Travail quand les syndicats auront disparu? Qu'en sera t-il de la vie de vos fils et filles quand le CDD sera le lot de chacun? Vivrez vous mieux parce que les grandes entreprises pourront traiter les employés comme des produits à usage unique? 

    En France, comme partout dans le monde occidental, les mobilisations de masse concernent plus souvent la sortie d'un nouveau modèle de gsm ou de console de jeu ou une compétition de football. Qui a protesté contre le sort fait aux migrants? Qui a protesté contre l'accord signé avec le dictateur turc? qui milite contre le projet de Traité de libre échange avec les Etats unis et le Canada?

    Et oui, nous sommes devenus des moutons, des passifs, bien enrobés par des modes de consommation venus d'ailleurs, abrutis par un déferlement d'anti-culture de même origine, tous formatés, tous endormis. 

    Si la France, le pays de la Révolution, le pays de Mai 68, démontre que quelque part au fin fond de sa conscience, il lui reste une capacité de résistance, saluons ce réveil, encourageons-le, protégeons-le et étendons-le pour qu'il sème les graines du sursaut démocratique et de la reprise en mains de notre destin.

    La France doit en effet se réveiller, il en est plus que temps! Retourner à Bruxelles, retrouver son influence là où c'est important pour sauver ce qui peut l'être dans une Europe politiquement étroite et recentrée sur l'Humain. Ce ne seront pas tant nos 3 Rafales en mission en Syrie qui feront de nous, un pays respecté que notre capacité à remettre en route une véritable Union politique européenne avec qui le souhaitera. C'est la seule voie viable pour éviter le naufrage définitif, celui qui consisterait à devenir un "marché" pour les gadgets américains et chinois, les voitures allemandes et les vêtements d'Asie, le tout en voyant disparaitre notre langue et notre culture au profit d'une soupe anglo-saxonne insipide.

    Ce qui manque le plus, c'est une boussole, un cap à suivre, un motif pour se mettre en marche. Le mouvement actuel est un début, il rejette la passivité de ces dernières années, il annonce peut-être le renouveau, ne permettons pas qu'on détruise cet espoir qui se lève!


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  • Au moins on n'entend plus les cris! À défaut d'avoir su gérer la crise des migrants, l'Union européenne, au mépris de ses valeurs fondatrices, au mépris des conventions internationales et au prix de son honneur de "démocratie exemplaire" a réussi à se débarrasser du problème au-delà de ses murs, grillages et autres barrages militaro-policiers.

    Au moins on n'entend plus les cris de ces pauvres gens fuyant la misère, la mort, la guerre, les tortures, les exactions pseudo-religieuses, on n'entend plus les cris de ces enfants apeurés ayant échappé de justesse au naufrage, confrontés à une brutalité qu'ils pensaient naïvement avoir laissée derrière eux!

    L'Europe paradis, l'Europe espoir, l'Europe survie, s'est transformée en Europe forteresse, Europe égoïste, Europe impasse, Europe dégueulasse!

    Il n'y a pas loin à aller pour comparer l'accord ignoble passé par l'Europe avec la Turquie d'Erdogan (qui ne rate aucune occasion de faire sentir son mépris aux dirigeants européens) avec d'autres actes de lâcheté historiques, le renvoi des Juifs allemands vers l'Allemagne nazie, les renvois des européens fuyant les zones attribuées par Yalta à l'influence russe, les Harkis livrés à leurs bourreaux, le Vietnam du sud, le Cambodge... Le manque de courage, le manque d'honneur des pays se payent toujours cash du sang des laissés pour compte!

    Au moins on n'entend plus les cris mais ce silence n'en est que plus sinistre puisqu'il signifie que l'arbitraire règne maintenant en maître et que la Turquie règle le problème pour nous loin des yeux et des oreilles des électeurs européens. 

    Bien sûr cela n'empêchera pas d'autres morts en sursis de tenter leur chance et de s'embarquer vers une Europe qui leur semblera toujours mieux que le quotidien qu'ils ont le malheur de connaître dans leur pays. Et il faudra d'autres accords encore plus honteux, d'autres murs encore plus hauts, d'autre clôtures pour qu'au moins on n'entende pas leurs cris de désespoir et d'appels à l'aide. La paix électorale repose sur ce silence, le silence du déshonneur!

    Toute mon admiration aux ONG qui tentent malgré tout d'éveiller les consciences et qui, au quotidien, s'efforcent de soulager ces gens que nous avons choisi de ne plus entendre!

     

     


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  • Mon neveu Stéphane possède une culture cinématographique certaine! En plus, il écrit dans un style inimitable des analyses de films qu'il publie régulièrement sur sa page facebook. Je pense en toute sincérité que cela mérite mieux.

    J'en copie/colle ici quelques-unes en espérant qu'un lecteur avisé, pourquoi pas avec le bras long, que ce soit dans le milieu des revues spécialisées "cinéma", des radios ou de journaux plus généralistes saura détecter le talent de Stéphane et pourquoi pas lui offrir des tribunes plus larges!

    La légende de Tarzan:

    Personnage légendaire issu des romans d'Edgar Rice Burroughs, Tarzan a profité de ses innombrables incarnations cinématographiques depuis 1918 pour accéder à une popularité universelle. Aussi, Warner Bros s'est lancé dans la production d'une nième aventure du célébrissime homme singe, soit le seul individu au monde capable de porter un slip léopard tout en restant digne et viril. C'est David Yates, le réalisateur à la baguette sur les 4 derniers Harry Potter, qui est en charge de filmer Alexander Skarsgård, échappé lui de la série TV True Blood et donc nouveau Tarzan. L'incandescente Margot Robbie interprète Jane, immuable coup de cœur sans poils de notre héros. Concernant la présence obligatoire de primates à l'écran, l'infographie fait maintenant des merveilles. Ainsi, les singes numériques seront légion et bien plus vraisemblables que l'implantation capillaire de Donald Trump. Avec son budget colossal et son casting fraicheur d'Hollywood, The legend of Tarzan est le grand film d'aventures de cet été. Alors réservez votre liane à compter du 13 juillet.

     Hacksaw Ridge

    Catholique traditionaliste, Mel Gibson n'est pourtant plus en odeur de sainteté à Hollywood. Son dernier grand succès public, Signes, remonte à 2002. Aussi, son éviction du 4ème Mad Max au profit d'un Tom Hardy sans relief est le point final d'une longue déliquescence plutôt injuste. Malgré les mérites de ses dernières apparitions devant la caméra, Le complexe du Castor passe inaperçu; Kill the gringo ne profite même pas d'une sortie en salles et Expendables 3 se tient loin des millions de dollars de recettes des 2 premiers opus. Pour son come-back en 2016, c'est dans le rôle de metteur en scène que Mel Gibson de nouveau à la porte du grand Hollywood. Fort d'un sans faute sur les 4 long-métrages qu'il a réalisé depuis 1993 (L'homme sans visage, Braveheart, La passion du Christ et Apocalypto), Mel signe Hacksaw Ridge. La bobine est légitimement très attendue. Le film retrace l'histoire de Desmond T. Doss, premier objecteur de conscience américain à se voir décerner la médaille d'honneur du congrès lors de la seconde guerre mondiale. Andrew Garfield, dont les 2 Amazing Spider-man n'ont pas tissé bien loin, tient vaillamment la tête d'affiche. Avec ce sujet passionnant et un Mel Gibson toujours sans concessions quand il est en mode réalisateur, on n'attend pas moins que du sang, des tripes, des larmes et de la boue pilonnés aux 4 coins de l'écran. Amenez votre casque!

     L'exorciste

    Si vous voulez voir un film dans lequel on vomi sur des prêtres, regardez L’EXORCISTE de William Friedkin (1973).
    43 ans après sa sortie sur grand écran, L'exorciste reste à ce jour le film le plus terrifiant de toute l’histoire du cinéma. Souvent remémoré via ses séquences chocs impliquant des hectolitres de gerbasse verdâtre, l'utilisation douteuse de crucifix et des insultes proférées qui font passer le "casse toi alors pauv' con" de Sarko pour de la poésie élisabéthaine, L’exorciste est surtout un chef d'œuvre de mise en scène cinématographique. Friedkin a souhaité rapprocher l'esthétique de son film d'un style documentaire réaliste. Il parvient ainsi à immerger progressivement les spectateurs les plus septiques dans une histoire, a priori extravagante, de possession démoniaque. 2 suites et 1 préquel n'ont jamais pu surpasser un tel monument du cinéma d'épouvante. Dans le même genre, seuls Le dernier exorcisme (2010) et The conjuring (2013) ont été bien inspirés et s'en sortent avec les honneurs. En 2001, une version retravaillée de L'exorciste ressort dans les salles obscures. Quelques intégrations numériques et 11 minutes supplémentaires sont ajoutées parmi lesquelles la scène traumatisante de la marche de l'araignée. Une séquence culte qui n'avait pourtant pas fait partie de la mouture initiale de 73 faute d'effets spéciaux concluants. Ce director's cut, ni indispensable, ni honteux a eu le mérite de secouer une nouvelle génération de spectateurs élevés aux long-métrages plus inoffensifs des années 80/90.

    Bien d'autres sont à découvrir sur La-grosse-page-ciné. Vous ne pourrez plus passer à côté de ces textes qui allient connaissances, humour décalé et qualité de style....


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