La "vraie" gauche, c'est à dire celle qui n'a pas encore déçu ses électeurs, relève la tête en Espagne et en Grèce. Un sursaut qui fait dresser d'effroi, les cheveux de nombreux responsables politiques européens (et pas seulement de droite) et encore davantage ceux des banquiers et autres gestionnaires de fortune qui gagnent des millions grâce aux niveaux insupportables (pour les citoyens) auxquels sont parvenus les endettements de la plupart des pays européens.

Depuis les années 80 le paysage politique s'est partagé entre libéraux (comprenez de droite) et socialistes (comprenez de droite aussi) qui ont accepté comme un fait inévitable la "fameuse" mondialisation avec son cortège de privatisations-destructions des services publics, sa remise en cause permanente des droits sociaux et d'ailleurs du secteur social en général et son paquet de réformes de "modernisation" (retraites, flexibilité, précarisation). On connaît le résultat: chômage et misère en hausse, casse industrielle et malgré tout ça hausse constante de la dette.

Cette situation gravissime n'a pourtant pas empêché les Etats d'intervenir lourdement et sans contrepartie ou presque en faveur d'un secteur bancaire en crise après avoir été responsables de La Crise qui nous frappe tous depuis 2008. Or, comme évoqué plus haut, la Finance s'est, depuis, largement refait une santé sur l'endettement qu'elle a partiellement contribué à creuser. Elle réussit cependant à imposer le maintien des politiques de rigueur qui aggravent les conditions de (sur)vie de millions de citoyens.

Dans ce contexte, de plus en plus d'hommes et de femmes regardent à l'extrême droite en pensant trouver là le secret de leur futur. Ils auraient ainsi la droite extrême (y compris au plan économique), une politique sécuritaire liberticide et brutale et la honte d'avoir permis le retour d'une idéologie qui a plongé le monde dans les ténèbres du fascisme avec la guerre et l'extermination de millions d'hommes, femmes et enfants sur la base de leur religion, de leur origine, de leur mode de vie ou de leurs opinions. Tout sauf ça!

Donc un espoir de gauche radicale (oh ne vous inquiétez pas, pour gagner des élections le radical doit mettre de l'eau dans son vin et le rouge vif s'éclaircit alors rapidement), ne peut être que le bienvenu pour tous ceux qui aspirent à davantage de justice sociale, à davantage d'équilibres entre les riches et les pauvres et à davantage d'importance accordée aux gens par rapport aux bilans des banques.

La Grèce et l'Espagne vont donc traverser une période d'intense activité politique particulièrement intéressante mais aussi malheureusement certainement polluée et chargée d'obstacle par tous ceux qui vont s'efforcer de démontrer que la seule voie à suivre pour les peuples d'Europe reste celle imposée par Berlin.

Relayons donc autant que possible, selon nos moyens, les discours et propositions des leaders de cette nouvelle gauche afin que dans quelques mois, les Français et les autres puissent finalement réaliser que la meilleure perspective de futur harmonieux est dans davantage de solidarité et non dans davantage de rempli sur soi.