Les Grecs n'en peuvent plus. Depuis plusieurs années, le régime d'assainissement budgétaire qui leur est imposé par le FMI, la BCE, l'Europe sous la pression de l'Allemagne en particulier, a précipité une grande partie de la population dans la misère sans que les perspectives d'un retour à une situation économique améliorée aient réellement progressé.

Vous me direz, corruption, laxisme, manque de productivité? Ok, ici je parle de gens, d'êtres humains, de citoyens européens qui ont vu leur cadre de vie anéanti par des décisions visant à permettre à des organismes financiers (banques, fonds de pension, etc.) généralement non grecs de sauver leurs bilans après avoir prêté aveuglément à ce pays (laxiste, corrompu et improductif).

Dans cette situation, le pays, les citoyens trouvent encore la lucidité de confier leur destin à des politiciens proposant une autre politique. Cette politique semble frappée du bon sens. puisque la rigueur provoque la récession qui fait grandir la dette et entraine la rigueur qui provoque etc., pourquoi ne pas d'abord permettre au pays de se relever, aux citoyens de pouvoir vivre, consommer et faire ainsi redémarrer le pays en repoussant de quelques mois, voire années, le remboursement de la dette, éventuellement renégociée!

Ce faisant, malgré leur désespoir, les Grecs n'ont pas choisi l'extrême droite avec sa propagande simpliste, xénophobe, anti européenne. Espérons que les Français aient la même capacité de jugement!

Donc, MM Tsipras et Varoufakis ont entrepris de convaincre les Etats membres et la Commission, puis la BCE de l'intérêt commun de les aider à réussir leur démarche. En vain semble t-il.

Et que voit-on pointer à l'horizon? Un rapprochement de la Grèce avec la Russie et la Chine. Dans le contexte actuel de reprise des rêves expansionnistes de la Russie et des tensions militaires en Ukraine, permettre à Poutine de disposer d'une carte aussi forte que celle qui lui permettrait de s'implanter (même économiquement) en Grèce, soit au sein même de l'Union européenne, n'est plus une erreur politique, c'est une faute stratégique majeure.

Poutine aurait beau jeu d'aider rapidement la Grèce à éponger sa dette contre des relations bilatérales renforcées. C'est une stratégie classique, fréquemment utilisée dans l'histoire que celle qui consiste pour un conquérant à s'implanter dans la zone faible de son ennemi. C'est ce qui s'est passé en Crimée sous nos yeux et à la barbe de l'Otan.

Rien à voir avec la Grèce? Aujourd'hui certainement, dans 15 ou 20 ans? avec des populations russes implantées en Grèce pour aider à restaurer, développer ou construire des infrastructures? Qui le sait!

L'Europe s'aveugle en donnant la priorité à une politique économique non pas productive mais appauvrissante, désespérante et sans issue. Elle s'apprête à commettre ce genre d'erreur qui coûte beaucoup plus cher encore à réparer que le mal qu'elle est sensée éviter!

Une course contre la montre est lancée entre la poussée des mouvements et donc des idéologies proches de Syriza en Espagne, en Italie, en France et ailleurs en Europe et la résistance aveugle et suicidaire des blocs libéraux qui contrôlent les organismes internationaux. La France semble vouloir soutenir la Grèce, ce serait non seulement son honneur mais certainement son intérêt même si quelques banques françaises pourraient avoir à réduire durablement les dividendes de leurs actionnaires.....

Voici l'éditorial que j'ai eu l'honneur de placer sur le site de la Librairie des Inconnus, ce mardi 10 février!

Les 10 et 11 janvier dernier  des centaines de milliers de Français ont défilé en hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo et contre le magasin casher. Ils signifiaient ainsi leur mobilisation et leur détermination à défendre les libertés individuelles, dont la Liberté d'expression, la tolérance et la Laïcité, bref quelques-unes des valeurs fondamentales sur lesquelles notre Société mais aussi notre République sont fondées.
Le 8 février, il s'en est fallu de quelques centaines de voix pour qu'un département français envoie à la Chambre des Députés un représentant d'un parti qui a fait de l'intolérance et de la xénophobie son fonds de commerce électoral
Comment est-ce possible? Comment peut-on, en 2015, penser que le vote extrême droite puisse apporter une réponse aux besoins d'une population en souffrance? Comment peut-on souhaiter pour soi-même et pour ses enfants une société inégalitaire, liberticide, basée sur une prétendue supériorité en droits d'une partie "française de souche" et sur une nostalgie d'une France blanche et chrétienne digne des délires fascistes des années 40.
Comment toute une classe politique, une élite politique formée par nos grandes écoles, ont-elles pu échouer à ce point? Comment notre système scolaire a t-il pu renoncer à inculquer et à défendre nos valeurs? Comment en est-on arrivé à craindre comme possible (certains disent probable) une présence du FHaine au second tour des présidentielles de 2017, voire pire encore?
Je considère depuis toujours que tous ceux qui peuvent s'exprimer (artistes, auteurs, vedettes, etc.) doivent utiliser tous les moyens pour dénoncer les risques, expliquer les conséquences et provoquer la mobilisation contre ce péril mortel pour la démocratie. On a vu combien le livre est cible des fanatiques, c'est notre devoir d'auteur, chacun à son niveau, de nous exprimer en soutien des valeurs de Voltaire, des valeurs de la France, des valeurs de Charlie!
La deuxième aventure de Nicolas Dupont tournera autour de ces thèmes. 

Et voici la première réaction réaction d'un lecteur:

Triturer dans tous les sens pour la commenter la courte victoire du candidat socialiste dans le Doubs que ce soit pour s'en féliciter, pour la diminuer, pour s'inquiéter ou même s'en attrister ferait, selon moi, oublier l'essentiel, le FHaine a été battu et c'est très bien comme ça!

Le Doubs est passé à côté de la honte d'envoyer à Paris un député représentant non pas sa population, il n'aurait au pire eu le soutien que de 25% des électeurs (je dis cela exprès parce que c'est la réponse des fachos au score du vainqueur), mais bien un parti antisocial, xénophobe, raciste (le web a retenti des déclarations de la candidate FHaine sur la hiérarchie des races) et largement rétrograde sans sa vision de la société.

Ce que ne savent pas beaucoup de Français, c'est que le FHaine tisse également sa toile en Europe, non pas pour le moment avec des partis frères sur la base d'une approche "idéologique" commune mais avec tous ceux qui pataugent dans le rejet de l'Euro, de Bruxelles ou de Schengen!! Ces groupuscules plutôt pathétiques (en tout cas en Italie) essayent de s'accrocher à l'effet médiatique des scores ou des sondages du FHaine en France et celui-ci, probablement avec beaucoup de mépris intérieur, savoure cette cour grâce à laquelle il espère un jour pouvoir bâtir un groupe au Parlement européen.

Alors certes, il ne s'agissait hier que d'une législative partielle, finalement de peu d'importance sinon symbolique! Dans quelques semaines les Départementales et dans quelques mois les Régionales auront une toute autre signification et si le combat politique appartient aux états majors des partis, la mobilisation citoyenne doit impliquer chacune et chacun d'entre nous. Aucune élection ne peut être sacrifiée comme sans importance, avec le FHaine il ne peut y avoir qu'un seul objectif, le renvoyer là d'où il vient, dans les poubelles de l'Histoire.

Et ce sont les Français qui ont défilé par millions après le drame de Charlie Hebdo, au nom de la liberté, de la tolérance qui ont la possibilité de mettre hors d'état de (leur) nuire, avec leurs votes, une force politique à l'opposé de ces valeurs. Et ne me dites pas que "cela n'a rien à voir", bien sûr que c'est exactement la même chose, le même combat, le même risque. On parle ici de libertés suspendues ou "personnalisées", de flicage policier, de ségrégation sur base de la couleur, de l'origine ou des croyances, absolument rien de Charlie là dedans!

Syriza et son leader M. Tsipras ont donc effectivement remporté les élections législatives en Grèce. Ce résultat exprime clairement la volonté du peuple grec de changer de politique, surtout de politique économique, et de voir la priorité accordée aux conditions de (sur)vie de la population.

Il est trop tôt encore pour savoir si le pari va être totalement gagné ou si sous l'effet des pressions conjuguées des marchés financiers, du FMI, des institutions européennes et des responsables politiques allemands, mais aussi de l'impatience populaire et d'une extrême droite fascisante hélas trop présente et active, le pays va sombrer encore un peu plus dans le chaos et dans le désespoir.

D'ailleurs ce qui inquiète le plus à Bruxelles et à Berlin, n'est pas tellement la situation grecque à proprement parler, les montants en jeu sont relativement faibles, assez en tout cas pour qu'une suppression d'une partie de la Dette ou qu'un étalement des remboursements reste supportable pour les banques créancières, mais bien plutôt la contagion politique à l'Espagne, l'Italie, le Portugal ou la France!

L'Espagne, c'est certain, dispose déjà avec le mouvement "Podemos" d'un mouvement populaire (sondage à 27% en novembre) très semblable à Syriza. L'Italie, le Portugal et surtout la France sont certes dans des situations différentes mais là, le résultat des négociations entre la Grèce et ses créanciers va certainement largement influencer les recompositions politiques et le contenu des revendications anti austérité des mouvements de la "vraie" gauche.

Un autre enseignement du vote grec, et une belle preuve de maturité, est le refus de voter pour l'extrême droite. Même s'il est de facto, 3ème parti de Grèce, le mouvement fasciste ne recueille qu'un peu plus de 6% des votes.

Il faut dire qu'au contraire de la France où le FHaine tente de se présenter sous un jour favorable malgré un sourire carnassier évident, en Grèce, c'est la version musclée, violente et raciste qui a pensé pouvoir séduire les électeurs. Mais ne nous y trompons pas, le fond du mouvement est le même, liberticide, xénophobe, raciste et antisocial.

Bonne chance à Monsieur Tsipras et bonne chance aux Grecs!

Quelques jours avant Noël, embraquement familial à l'aéroport de Bruxelles vers l'Italie.

Le stress du départ nous gagne d'autant plus lorsqu'on réalise qu'il faut faire l'enregistrement des bagages soi-même. Ok, c'est fait!

Ensuite nous devons franchir une barrière automatique qui lit le code barre de la carte d'embarquement, Ouf, tout le monde passe!

Puis c'est la file pour les contrôles de sécurité physique et le passage des portiques, les tablettes et gsm sont sortis, les ceintures et chaussures enlevées, ça ne rigole pas mais c'est pour notre sécurité, donc tant mieux! Allez c'est gagné!

À nous les boutiques de la zone sécurisée, à nous l'attente déjà "vacancière" de l'embarquement, à nous l'Italie!

Non, encore un contrôle, ah oui les cartes d'embarquement, vite, on monte dans l'avion, on décolle parfait!

Parfait, voire! Tout d'un coup on réalise, à AUCUN MOMENT depuis notre entrée dans l'aéroport, à AUCUNE ÉTAPE de ce circuit de sécurité pourtant si impressionnant et contraignant, PERSONNE n'a contrôlé nos identités!!

Au retour, dans un aéroport moins sophistiqué, avec des hôtesses pour les bagages, on nous a demandé nos passeports aux 3 étapes (bagages, portiques et même embarquement dans l'avion). Alors la sécurité?

J'ai signalé ces faits à l'aéroport de Bruxelles et à la Police belge, je suis curieux de connaitre leurs réactions!