• Le 8 mai, c'est la victoire de la Lumière sur les ténèbres, de la Liberté sur la tyrannie, de la Justice sur l'arbitraire, bref des alliés sur l'Allemagne nazie! (vous avez le droit de voir un certain second degré dans ce raccourci!). On est en 1945.

    Le 9 mai, c'est la fête de l'Europe, la célébration de la Déclaration de Robert Schuman par laquelle la France tend la main à l'Allemagne (dénazifiée) et propose la mise en commun du second nerf de la guerre (après l'argent), le charbon et l'acier, prélude à la création de la Communauté européenne. On est en 1950.

    Et aujourd'hui, je voudrais évoquer le 10 mai 1981. La première alternance politique de la Vème République, qui, grâce à une Constitution taillée sur mesure pour De Gaulle en 1958, n'avait encore jamais permis à une gauche divisée d'arriver au Pouvoir.

    Le 10 mai 1981, François Mitterrand devient Président de la République, un monde s'écroule et d'une certaine manière c'est l'achèvement politique de Mai 68. Non pas que Mitterrand soit un héritier de 68 (ne riez pas!), mais bien parce que depuis 68, les forces de gauche, les jeunes surtout, attendaient de pouvoir briser le carcan d'une société devenue trop mesquine, trop policière, trop archaïque pour permettre cette liberté à laquelle toute une génération aspirait.

    Le soir du 10 mai, avec la proclamation du résultat électoral, c'est une explosion de joie en France, les gens descendent spontanément dans la rue, dansent, boivent, chantent ensemble. Le 10 mai 1981, un immense espoir envahit le pays et si certains passent rapidement la frontière avec leurs lingots ( la peur des rouges!), si les USA s'effrayent de la présence annoncée de Ministres communistes dans le  gouvernement français, pour les citoyens communs, c'est enfin la possibilité d'entrer dans une ère de justice, d'égalité et de rééquilibrage social!

    On sait ce qu'il en sera, la première des désillusions auxquelles la gauche va nous habituer à chaque fois qu'elle gouvernera. Elections sur un programme social et gouvernement de social-démocratie, c'est à dire de droite! Le mot de changement va devenir célèbre, il sera probablement un des plus employés du vocabulaire politique mais guère ailleurs!

    Le 10 mai 1981, c'es aussi l'explosion de liberté des radios et télévision. Les serviteurs zélés du pouvoir en place doivent abandonner leur siège au profit d'autres....  qui s’avéreront tout plus tard aussi zélés!

    Le bilan de Mitterrand est bien sûr beaucoup plus complexe qu'une simple désillusion après tant d'espoir. Pour moi, sans entrer dans les zones d'ombre qui restent à explorer par les historiens, je reproche principalement à Mitterrand d'avoir tué le processus d'intégration européenne en se faisant le promoteur de l'élargissement à l'est de 2004 au nom d'une prétendue "obligation morale", alors qu'il aurait été préférable d'accompagner économiquement et politiquement ces pays en consolidant entre-temps une Europe fédérale.

    Depuis, l'Europe piétine, la France a perdu toute influence, comme la langue française d'ailleurs qu'elle a été incapable de défendre, les Etats membres ont repris le pouvoir à une Commission européenne faible et sans vision, bref tout le contraire de l'esprit du 9 mai et pour certains même un risque un jour de revivre le 8 mai, c'est dire si on recule!


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  • Le 9 mai, la St Schuman, la fête de l'Europe!

    Aujourd'hui certains d'entre vous ont célébré, conscients ou non, la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie, le 8 mai 1945.

    Demain, peu d'entre vous réaliseront que le 9 mai représente justement l'anti 8mai, à savoir au lieu de la célébration d'une victoire militaire à laquelle d'ailleurs nous (les Français) devons assez peu et donc aussi du sacrifice de dizaines de millions de vies, la célébration d'une vision et de l'espoir d'un futur enfin débarrassé de la barbarie et de la guerre entre pays européens.

    Le 9 mai, Robert Schuman prononçait sa fameuse déclaration qui ouvre la voie à la création de la CECA et finalement de la Communauté européenne, ancêtre de notre Union actuelle.

    Qui peut savoir ce que penseraient aujourd'hui Schuman et Monnet de ce qu'est devenu leur "bébé"?

    Probablement ils en déploreraient l'éloignement des citoyens, la rigidité procédurale, la frilosité.

    Probablement, eux qui rêvaient d'une évolution fédérale, des Etats-Unis d'Europe, seraient déçus, scandalisés peut-être de voir que 60 ans plus tard, malgré une monnaie unique, nous ne sommes guère plus qu'une association d'Etats nations.

    Assurément, ils seraient en campagne pour ces élections européennes, pour rappeler aux européens, d'où ils viennent, une guerre tous les 40 ans, l'Europe dévastée, ruinée, des pertes civiles colossales, une place politique mondiale réduite à chaque conflit même pour le "vainqueur".

    Je suis persuadé qu'ils ne comprendraient même pas que la France, le moteur de l'Europe pendant des décennies, s'apprête à envoyer au Parlement européen, un contingent de députes nationalistes anti-européens.

    Un jour, Jean Monnet a dit en constatant (déjà) les difficultés de la construction européenne: "Si c'était à refaire, je commencerais par la Culture!" Là encore quelle vision! quelle analyse!

    Dans cette démarche quasi révolutionnaire de demander à des grands pays, riches d'une Histoire et d'une Culture millénaires, de s'unir et de renoncer à leur souveraineté au profit d'une collégialité et d'une communautarité toute à créer, on a oublié les gens, on a oublié de nouer les liens entre les individus, de faire tomber des siècles d'antagonisme, de préjugés, de rivalités, de haine parfois! Pire on en a parfois usé et abusé et aujourd'hui on s'étonne du rejet et du désintérêt!

    Pourtant, je vous en conjure, le 25 mai, votez et votez pour le futur de vos enfants, pas pour envoyer un nième message de mauvaise humeur à M. Hollande ou à Mme Merkel qui de toute façon, n'en tiendront pas compte. Eux passeront, mais l'Union a encore beaucoup à faire pour ressembler au rêve de Monnet et de Schuman!


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  • On se rappelle tous de cette phrase de Coluche, tirée d'un de ses sketchs, après une nouvelle bavure policière dans les années 80-90.

    L'Italie est secouée actuellement par les suites de plusieurs évènements violents ayant impliqué la police.

    Dans le cadre du G8 de Gênes (2001), une charge de police particulièrement violente video dans une école où campait une centaine de militants du Forum social suivait de quelques jours la mort par balle du jeune Cralo Giuliani video 2.

    L'assassinat par coups de Riccardo Rasman, chez lui (dans son lit) après avoit été menotté et entravé aux chevilles (27 octobre 2006).

    Dans des conditions très similaires, l'assassinat de Stefano Aldrovandi le 6 juillet 2009.

    Puis il y a eu la mort de Stefano Cucchi, laissé sans soin dans les locaux de la police, son corps (37kg) portant de nombreuses traces de coups et de multiples fractures (22 octobre 2009).

    Ce sont bien les différentes étapes des parcours judiciaires de ces dossiers qui agitent régulièrement les consciences et les "bonnes consciences".

    Je dois dire qu'en visionnant les deux vidéos, j'ai ressenti un choc. Sommes nous en Italie au 21ème siècle ou à Paris en 1968 ou pire encore au Chili ou en Argentine des années de dictature et de non-droit?

    Et comme on est en Italie, il ne faut guère compter sur les télévisions pour avoir une analyse équilibrée et détaillée de tels évènements.

    Autre élément troublant, aucun Ministre n'a démissionné, peu de condamnations et toujours légères par rapport à la gravité de faits tout simplement inexcusables et injustifiables. La Loi est égale pour tous, proclament les Palais de Justice italiens. Mais dans ces cas de brutalités policières ayant entrainé la mort, il y a lieu d'en douter fortement!

    Comme le relevait un journaliste cette semaine, certes la police est un corps décrié, mal payé, mal aimé, dont les fonctionnaires sont exposés, y compris physiquement tous les jours. Mais est-ce que cela les autorise à massacrer des gens sans défense? Comment peut-on parler d'Etat de droit quand le corps chargé de faire respecter ce droit, se comporte en tortionnaire ou en assassin?

     


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  • Le dossier Alstom, tel qu'il est traité par les radios notamment, est très révélateur de l'incompréhension totale de la réalité de la situation économique et industrielle de la France et de l'importance de l'Europe pour notyre avenir.

    Ces temps-ci, il est devenu à la mode de cracher sur l'Euro, source de tous les maux, comme il est à la mode depuis de (trop) nombreuses années de dénoncer lBruxelles pour toute décision européenne (prise en réalité par les Chefs d'Etat). C'est ainsi que tant en France que dans de nombreux autres Etats-membres de l'UE, les sondages indiquent un résultat inquiétant des courants anti-européens, pour les élections européennes dans quelques semaines.

    Mais voici que le géant (français) Alstom, déjà ressucité une première fois il y a quelques années est à vendre (au moins la branche énergie) et que le principal intéressé s'avère être américain.

    Tout le monde se réveille alors et appelle à une solution européenne, il s'agirait de créer un "airbus" de l'énergie avec les Allemands. Passons sur le fait qu'il n'y a qu'en France qu'Airbus soit français...comme il n'y a qu'en France que le Parlement européen soit de Strasbourg (allons, allons revenons au sujet!). Et les mêmes qui rejettent l'Europe et les pertes successives de souveraineté qu'ont entrainé lles progrès de l'intégration européenne, sont à présent en faveur d'une intervention de la France et de l'Allemagne pour qu'un rapprochement industriel soit imposé à Alstom et Siemens et permette de repousser l'offre américaine.

    Quelle démonstration éclatante qu'un géant français n'est encore qu'un tout petit acteur alors qu'un géant européen pourrait lui, lutter contre les géants américains ou chinois (ces derniers à qui on a livré toute notre technologie depuis 20 ans, vont maintenant se multiplier sur les secteurs "juteux" et/ou stratégiques).

    Quelle démonstration éclatante que c'est seulement à travers davantage d'Europe que nous pourrons espérer préserver (développer) les emplois en Europe et participer aux appels d'offre internationaux majeurs. A midi, un journaliste citait la concurrence acharnée entre Siemens et Alstom (justement) pour le train à grande vitesse en Chine. C'est Siemens qui a remporté le marché, mais c'est l'Europe qui a perdu parce que d'une part les conditions ont été terriblement massacrées et d'autre part, grâce aux transferts de technologie, les Chinois sont maitenant en mesure de concurrencer et Alstom et Siemens sur nos proprtes marchés.

    Réfléchissez avant de voter et ne vous tirez pas une balle dans le pied ou pire dans celui des générations à venir, en cédant aux sirènes populistes anti-européennes ou en renonçant au vote par désintérêt ou par déception devant la situation actuelle de "notre" Europe!

     


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  • Il y a quelques semaines, d'une manière aussi soudaine (pour ne pas dire brutale) qu'inattendue, le nouveau secrétaire (à peine nommé) du Parti Démocrate italien, Matteo Renzi, a débarqué son collègue de parti, Enrico Letta, de la Présidence du Conseil (notre premier ministre) pour prendre sa place!

    Un "coup" de force (ne disons pas coup d'état) pas très amical ni particulièrement élégant, mais en Italie tout est possible!

    Promettant des réformes au pas de charge en matière économique, constitutionnelle, sociale, électorale, MR séduit autant qu'il irrite! Ce qui est curieux, c'est qu'il aurait tendance à séduire le centre droit et à irriter la gauche, vous voyez où je veux en venir?

    Et bien oui, notre nouveau premier Ministre, Manuel Valls, nommé à la "faveur" de la débacle électorale socialiste des dernières semaines est déjà surnommé: le Renzi à la française!

    Qu'est ce que cela signifie? Sur l'aspect extérieur, les deux hommes sont assez différents, en tout cas si on se base sur leur comportement en public, tel que nous le servent les télés. Manuel Valls est assez rigide lorsque Renzi joue les jeunes cadres dynamiques, col ouvert, en vélo, toujours la plaisanterie et le sourire aux lèvres. Au passage, si Valls est appelé Renzi français, Renzi, lui est considéré en Italie, comme l'héritier de Berlusconi! aie, aie, aie!

    Donc, c'est plus sur le fond qu'il y a risque de ressemblance! Tous les deux sont adeptes du "modernisme", entendez d'une bonne dose de libéralisme, pour faire sauter les verrous, comprenez les droits acquis, le dialogue social, le rôle des syndicats, etc...

    En jouant sur l'opposition entre vieux briscards de la politique et jeunes loups aux idées neuves (vous vous rappelez peut-être mai 68: cheveux longs, idées courtes), Renzi cherche à créer une dynamique qui fait passer tous ceux qui évaluent un impact potentiellement négatif de réformes trop hâtives ou trop libérales, pour des vieux ringards, responsables de tous les maux de la société italienne. Non sans raison, Renzi se profile comme un Blair à l'Italienne (on est toujours quelqu'un d'autre apparemment en politique ;-)).

    Bref, les socialistes ont disparu dans les 30 dernières années en se diluant dans une démarche démocrate-sociale et voici qu'à présent, ils vont devenir libéraux-démocrates.

    La bourgeoisie moyenne et supérieure, les entrepreneurs, la finance et les banques peuvent se rassurer, ils disposent pour les appuyer des deux grands courants de gouvernement et ils n'ont donc plus rien à craindre d'une alternance de façade. Au mieux, on peut même gouverner ensemble, n'est-ce pas Renzi?

    Par contre, les plus démiunis peuvent se faire des soucis, exclus, travailleurs pauvres, chômeurs, vous n'avez plus le choix qu'entre un hypothétique grand soir de l'extrême gauche et le populisme simpliste et nauséabond de l'extrême droite. Pas la peine d'aller chercher plus loin, la poussée de l'abstention ou du FHaine. Pas la peine d'attendre une vraie remise en cause d'une politique européenne que gauche (comme ils disent) ou droite s'entendent pour maintenir telle quelle!

    Il faut donc entrer en Renzistance! Refuser cette dilution d'idéaux de Justice, d'égalité, d'éthique, de solidarité que signifie cette évolution d'une génération issue de la gauche mais résolument décidée à accéder au pouvoir pour elle-même, en s'appuyant sur les puissants et en oubliant ses propres valeurs.

    Il faut monter à ces partis que leur choix les conduit à l'échec électoral, leur seul vrai moteur! Et il faut finalement, chercher ailleurs, avec d'autres forces, avec plus de participation citoyenne, avec plus de militance, la voie qui mènera pacifiquement à la Révolution sociale (fiscale, salariale, etc),, seul espoir pour éviter la violence du désespoir!

    Renziste!


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