• Les sondages "sortie des urnes" aux pays-bas semblent indiquer que le ras de marée annoncé des anti-européens a tourné au flop. Comme en général, personne ne déclare vraiment son vote surtout quand on n'en est pas très fier, méfions nous mais disons que c'est encourageant.

    Bon, le sondage n'est pas génial non plus pour les grands partis et le taux d'abstention est record (37% de votants!). Tout cela est encourageant mais comme il s'agit des Pays-bas, la défaite du leader extrêmiste ne pèse que 2 députés au Parlement Européen.

    Alors, abstention record des anti-européens ou sursaut d'intelligence des autres, et si finalement ça passait aussi pour nous. Et si les Le Pen perdaient ainsi leur pari de piloter un groupe d'une centaine de députés au PE malgré le matraquage médiatique incroyable dont bénéficie leur démarche rétrograde (matraquage aussi par défaut de campagne du PS notamment)?

    Et bien ce serait une vraie bonne nouvelle!!

    Ah au fait, je me suis décidé!

    Je pense que, face au péril d'un groupe nationaliste fort (même si comme ce groupe sera multinationaliste par essence, ses membres finiront bien par se battre entre eux!), il faut faire en sorte qu'il existe au sein du PE un groupe de gauche radicale tout aussi visible et puissant.

    Bien sûr, deux extrêmes n'empêcheront pas les autres grandes forces centrales de s'entendre et/ou de se répartir les responsabilités (voir les rumeurs d'accord entre Juncker et Schulz), mais d'une part il existe parfois des domaines et des textes où le clivage droite gauche réapparait, alors il sera important de forcer le groupe socialiste à regarder à gauche, d'autre part, il est bon qu'il y ait des "témoins" pour informer les citoyens de ce qui se passe vraiment dans les couloirs des hémicycles.

    Dimanche, ne pensez qu'à vos enfants, pas à M. Hollande, votez pour leur futur et pour que celui-ci soit bleu étoilé, pas marron!


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  • Le vieux monsieur s'est levé tôt. Ce matin de mai, frais mais ensoleillé, mériterait à lui seul cet effort mais le vieux monsieur ne s'est pas levé pour profiter de la luminosité printanière de retour après un hiver long et rigoureux.

     

    Le vieux monsieur a décidé de nettoyer son jardin, depuis trop longtemps délaissé. Autrefois, ce jardin, cette pelouse, ces arbres, ces fleurs étaient sa fierté et son plaisir. Peu à peu, sous l'effet de l'âge, il a senti que ces travaux qui lui apportaient naguère une agréable détente, étaient devenus synonymes d'effort, de fatigue, de courbatures, de douleur.

     

    Sans maître, la Nature avait rapidement repris ses droits. Les parterres autrefois impeccables sont à présent envahis par les mauvaises herbes, la pelouse est une jungle, les arbres et arbustes du jardin qui ont grandi librement, ont perdu toute harmonie.

     

    Mais ce matin, le vieil homme est prêt à relever le défi. Il se sent assez fort pour affronter une tâche aussi pesante. Il choisit posément ses outils, il prépare ses produits et les dilue dans un seau, remplit le pulvérisateur. Il enfile encore ses bottes, ses gants et plein d'entrain, sort de la maison pour engager son combat. La journée qui commence sera dure, il devra tondre, désherber, tailler puis ratisser, ramasser, ranger, mais elle sera belle, comme un crépuscule, comme l'ultime combat du général dont l'armée est encerclée par un ennemi trop puissant. Ce soir sa fatigue, ses douleurs seront effacées par sa fierté retrouvée et le plaisir de pouvoir à nouveau contempler son jardin comme avant!

     

    Dans un coin du jardin, encore à l'écart de la bataille qui se prépare, une jeune chatte et 4 petits chatons se réveillent. La mère est déjà attentive aux mouvements du vieux monsieur alors que les chatons sont tout à leurs jeux.  L'homme n'est pas un ennemi, elle le sait, il a souvent disposé des assiettes avec un peu de lait, des restes de repas, elle s'est même laissé caresser par les mains rugueuses. Pourtant son instinct lui dicte de faire attention et de s'éloigner.  Toute à sa surveillance, elle en oublie quelques instants ses chatons. Ceux-ci sont lancés dans une partie de chasse contre une proie invisible, mais proche, ils n'en doutent pas, puisque l'herbe bouge à quelques centimètres d'eux.

    Et effectivement l'herbe bouge, mais c'est sous l'effet de la légère brume que propulse le vaporisateur chargé du désherbant très puissant que le vieil homme a préparé auparavant. Les chatons se précipitent et avant que l'homme n'ait eu le temps de réagir, ils se retrouvent aspergés par le poison.

      

    Quelques jours plus tard, un médecin cherche à prendre congé d'une vieille dame en larmes. Il essaye de trouver les mots qui pourraient lui apporter un certain réconfort mais comment peut-on réconforter une vieille dame qui a perdu son mari, surtout lorsque les circonstances du décès sont aussi inattendues.

    Pour la dixième fois, la vieille dame raconte en prenant le médecin à témoin.

    - Et pourtant, il les aimait les chats! Il en prenait soin. Comment aurait-on pu imaginer que ce serait à cause d'eux qu'il serait mort? Entre ses sanglots, elle poursuit même si le médecin qui a établi le permis d'inhumer connait par cœur ce qu'elle va dire.

    - Il était tout triste d'avoir aspergé les chatons, il n'en a pas mangé ce jour-là malgré tout le travail qu'il a fait dans le jardin. Et voilà qu'hier, il descend dans la cave, la chatte lui saute dessus, il n'a rien pu faire. Croyez-vous ça Docteur?

    Le Médecin restait calme sans manifester aucune impatience malgré un programme chargé de visites à effectuer dans la journée.

    - Elle avait renversé le flacon de désherbant pour se rouler dedans et quand elle lui a planté ses griffes dans le visage, faut voir dans quel état il était mon pauvre homme,  tout ce satané poison est entré dans le sang et l'a tué. Et vous avez vu son visage tout brulé, c'est atroce! Lui qui aimait tellement les chats!

    Cette fois, le médecin réussit à quitter la vieille dame et se dirige lentement vers sa voiture. La vieille dame attend qu'il ait démarré pour rentrer dans la maison et refermer la porte lentement sur sa solitude et son chagrin.  

     

    Quelque part dans un coin isolé du jardin, encore en ordre, du vieux monsieur et de la vieille dame, l'herbe qui repousse commence à recouvrir les cadavres de  trois chatons et de leur mère, atrocement rongés par le maudit désherbant.

    Le vieux monsieur, lui, repose au cimetière de la petite ville où longtemps la vieille dame passera le voir chaque jour avant de le rejoindre définitivement.


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  • Ce week-end, se dérouleront simultanément dans la plupart des pays de l'Union, les élections pour le renouvellement du Parlement européen.

    Cette année, ces élections revêtent un caractère particulier parce qu'elles interviennent alors que l'Europe peine à sortir d'une terrible crise économique, sociale et industrielle qui ravage presque tous les Etats membres. Bien entendu, certains n'ont pas hésité à trouver le responsable de cette situation, Bruxelles d'une manière générale et l'Euro en particulier qui en est le symbole visible le plus abouti.

    Comme au niveau national, il y a fort à parier que le mécontentement contre l'Europe va se traduire en un important vote de rejet. C'est évidemment aussi stupide que dangereux!

    Pour résumer, ce n'est pas "détruire l'Europe" qu'il faut faire, mais bien l'améliorer, la recadrer, la relancer! Donc, il faut voter non pas pour le FHaine et sa démagogie rétrograde, xénophobe et nationaliste, mais bien pour les forces pro-européennes volontaristes. OK mais qui?

    Jusqu'il y a peu, j'étais très tenté de voter extrême gauche, me disant qu'un Parlement européen avec un fort groupe issu d'une gauche radicale, serait bien obligé de recentrer son action sur les plus démunis et sur les plus faibles au détriment des banques et des grands groupes industriels ou financiers. Oui mais! On ne vote pas seulement pour une partie du discours qui vous intéresse quand le reste vous glace ou vous irrite profondément. Et, oui je le reconnais, je ne partage pas du tout un discours pro-Chavez ou pro-Poutine.

    J'estime en effet que même lorsque les dictateurs liberticides sont issus de votre courant de pensée, il faut avoir l'honnêteté de les reconnaitre comme tels. Sinon, on retourne aux années 80 et au fameux "bilan globalement positif" des communistes français sur l'URSS!

    Les écologistes de leur côté véhiculent une idéologie que je respecte et pour laquelle j'ai beaucoup de sympathie mais leur éternelle incapacité à se structurer "sérieusement" les rend, à mon avis, difficilement en mesure de représenter et de mettre en oeuvre efficacement cette démarche.

    Il reste donc le PS. Là, c'est compliqué aussi. Le PS est sans aucun doute possible une force de gouvernement et, au Parlement européen, un groupe actif et puissant. Mais le reproche éternel à adresser au PS est d'oublier régulièrement d'où il vient, ce que souhaite majoritairement son électorat, et une fois au pouvoir d'être incapable de peser sur les leviers de commande de l'Union pour la réorienter autour de l'humain.

    Les discussions en cours sur ce fameux traité de libre échange transatlantique qui n'est que le retour du fameux "Accord Multilatéral sur l'Investissement" négocié en secret en 1995 et abandonné sous la pression de l'opinion publique européenne, font froid dans le dos.

    Nous voici après plus de cinq ans de crise économique en grande partie causée par la Finance et les banques, dans une situation où les politiques peinent à démontrer qu'ils ont encore un tant soit peu de pouvoir face aux intérêts financiers et industriels internationaux. De grands pays sont mis à genoux par des mouvements de capitaux gigantesques, quelques-uns détiennent le droit de vie et de mort de régions entières en "délocalisant" les centres de production, les droits sociaux sont rognés, la précarisation devient la règle.

    Et que font-ils, au lieu de reprendre en mains, ce qu'ils ont perdu et de réaffirmer la prédominance du politique sur l'économique, ils négocient leur propre disparition et leur propre capacité à intervenir ou à protéger les populations et je n'entends pas le PS s'opposer à cette démarche.

    Pour résumer ma pensée, ces élections sont extrêmement importantes, probablement cruciales pour l'avenir de l'Europe. Voter anti-européen est non seulement stérile mais, pire encore, c'est voter contre son propre intérêt. Voter extrême gauche n'est pas très enthousiasmant à cause d'excès difficilement acceptables et voter PS c'est probablement la garantie d'être déçu, même si pour moi les deux candidats à la Présidence de la Commission qui sont intéressants sont M. Schulz et M. Verhofstadt dont les chances de l'emporter sont malheureusement trop faibles.

    En tout cas, il faut voter, surtout les jeunes, ne laissez pas les autres décider pour vous et pour votre avenir et ne laissez pas offrir au FHaine, un triomphe sur votre dos!


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  • Le 8 mai, c'est la victoire de la Lumière sur les ténèbres, de la Liberté sur la tyrannie, de la Justice sur l'arbitraire, bref des alliés sur l'Allemagne nazie! (vous avez le droit de voir un certain second degré dans ce raccourci!). On est en 1945.

    Le 9 mai, c'est la fête de l'Europe, la célébration de la Déclaration de Robert Schuman par laquelle la France tend la main à l'Allemagne (dénazifiée) et propose la mise en commun du second nerf de la guerre (après l'argent), le charbon et l'acier, prélude à la création de la Communauté européenne. On est en 1950.

    Et aujourd'hui, je voudrais évoquer le 10 mai 1981. La première alternance politique de la Vème République, qui, grâce à une Constitution taillée sur mesure pour De Gaulle en 1958, n'avait encore jamais permis à une gauche divisée d'arriver au Pouvoir.

    Le 10 mai 1981, François Mitterrand devient Président de la République, un monde s'écroule et d'une certaine manière c'est l'achèvement politique de Mai 68. Non pas que Mitterrand soit un héritier de 68 (ne riez pas!), mais bien parce que depuis 68, les forces de gauche, les jeunes surtout, attendaient de pouvoir briser le carcan d'une société devenue trop mesquine, trop policière, trop archaïque pour permettre cette liberté à laquelle toute une génération aspirait.

    Le soir du 10 mai, avec la proclamation du résultat électoral, c'est une explosion de joie en France, les gens descendent spontanément dans la rue, dansent, boivent, chantent ensemble. Le 10 mai 1981, un immense espoir envahit le pays et si certains passent rapidement la frontière avec leurs lingots ( la peur des rouges!), si les USA s'effrayent de la présence annoncée de Ministres communistes dans le  gouvernement français, pour les citoyens communs, c'est enfin la possibilité d'entrer dans une ère de justice, d'égalité et de rééquilibrage social!

    On sait ce qu'il en sera, la première des désillusions auxquelles la gauche va nous habituer à chaque fois qu'elle gouvernera. Elections sur un programme social et gouvernement de social-démocratie, c'est à dire de droite! Le mot de changement va devenir célèbre, il sera probablement un des plus employés du vocabulaire politique mais guère ailleurs!

    Le 10 mai 1981, c'es aussi l'explosion de liberté des radios et télévision. Les serviteurs zélés du pouvoir en place doivent abandonner leur siège au profit d'autres....  qui s’avéreront tout plus tard aussi zélés!

    Le bilan de Mitterrand est bien sûr beaucoup plus complexe qu'une simple désillusion après tant d'espoir. Pour moi, sans entrer dans les zones d'ombre qui restent à explorer par les historiens, je reproche principalement à Mitterrand d'avoir tué le processus d'intégration européenne en se faisant le promoteur de l'élargissement à l'est de 2004 au nom d'une prétendue "obligation morale", alors qu'il aurait été préférable d'accompagner économiquement et politiquement ces pays en consolidant entre-temps une Europe fédérale.

    Depuis, l'Europe piétine, la France a perdu toute influence, comme la langue française d'ailleurs qu'elle a été incapable de défendre, les Etats membres ont repris le pouvoir à une Commission européenne faible et sans vision, bref tout le contraire de l'esprit du 9 mai et pour certains même un risque un jour de revivre le 8 mai, c'est dire si on recule!


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  • Le 9 mai, la St Schuman, la fête de l'Europe!

    Aujourd'hui certains d'entre vous ont célébré, conscients ou non, la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie, le 8 mai 1945.

    Demain, peu d'entre vous réaliseront que le 9 mai représente justement l'anti 8mai, à savoir au lieu de la célébration d'une victoire militaire à laquelle d'ailleurs nous (les Français) devons assez peu et donc aussi du sacrifice de dizaines de millions de vies, la célébration d'une vision et de l'espoir d'un futur enfin débarrassé de la barbarie et de la guerre entre pays européens.

    Le 9 mai, Robert Schuman prononçait sa fameuse déclaration qui ouvre la voie à la création de la CECA et finalement de la Communauté européenne, ancêtre de notre Union actuelle.

    Qui peut savoir ce que penseraient aujourd'hui Schuman et Monnet de ce qu'est devenu leur "bébé"?

    Probablement ils en déploreraient l'éloignement des citoyens, la rigidité procédurale, la frilosité.

    Probablement, eux qui rêvaient d'une évolution fédérale, des Etats-Unis d'Europe, seraient déçus, scandalisés peut-être de voir que 60 ans plus tard, malgré une monnaie unique, nous ne sommes guère plus qu'une association d'Etats nations.

    Assurément, ils seraient en campagne pour ces élections européennes, pour rappeler aux européens, d'où ils viennent, une guerre tous les 40 ans, l'Europe dévastée, ruinée, des pertes civiles colossales, une place politique mondiale réduite à chaque conflit même pour le "vainqueur".

    Je suis persuadé qu'ils ne comprendraient même pas que la France, le moteur de l'Europe pendant des décennies, s'apprête à envoyer au Parlement européen, un contingent de députes nationalistes anti-européens.

    Un jour, Jean Monnet a dit en constatant (déjà) les difficultés de la construction européenne: "Si c'était à refaire, je commencerais par la Culture!" Là encore quelle vision! quelle analyse!

    Dans cette démarche quasi révolutionnaire de demander à des grands pays, riches d'une Histoire et d'une Culture millénaires, de s'unir et de renoncer à leur souveraineté au profit d'une collégialité et d'une communautarité toute à créer, on a oublié les gens, on a oublié de nouer les liens entre les individus, de faire tomber des siècles d'antagonisme, de préjugés, de rivalités, de haine parfois! Pire on en a parfois usé et abusé et aujourd'hui on s'étonne du rejet et du désintérêt!

    Pourtant, je vous en conjure, le 25 mai, votez et votez pour le futur de vos enfants, pas pour envoyer un nième message de mauvaise humeur à M. Hollande ou à Mme Merkel qui de toute façon, n'en tiendront pas compte. Eux passeront, mais l'Union a encore beaucoup à faire pour ressembler au rêve de Monnet et de Schuman!


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